Après le retour parfait et gratuit du parc "Pan de Azucar", nous voilà arrivé à Copiapo, ancienne ville minière sans attraits particuliers. Comme il est 16h et qu'on a pas mangé, nos ventres prennent le dessus sur notre envi d'aller vite et on part à la recherche de nourriture. Ce léger contretemps nous fait rater le bus de 17h45 pour La Serena à 5min près... Tant pis, jusque là tout va bien, on prendra le prochain.. à 23h! Ayant donc du temps devant nous, on décide d'aller flâner en ville histoire de pouvoir dire qu'on l'a faite. On se pose dans un parc où des skateurs nous divertissent quelques temps. La nuit tombante nous ramène au terminal où l'on doit attendre environ 2h. Jusque là tout va bien. On s'installe là où y'a de la place, sur un banc à l’extérieur, devant l'entrée/sortie des bus. Pour faire plus descriptif rentrons dans le détail :
- à l'extrémité du banc y'a moi, devant moi mon gros sac et sous moi, le pied sur la sangle, mon petit sac ;
- à ma droite se trouve Marie Charlotte, son gros sac devant elle aussi et son petit sac entre nous deux ;
- à ma gauche y'a rien et à 2-3m plus loin la cabane du mec de la sécurité qui gère les entrées/sorties du terminal ;
- à droite de Marie Charlotte, une personne de type masculine qui attend surement sont bus aussi.
Le décor est planté. Je reprend donc, on attend toujours et encore notre bus. Je sors notre guide de voyage et je prend un stylo dans mon petit sac que je remet sous mes fesses à mes pieds. Jusqu'ici tout va bien. Puis une quatrième personne fait son apparition sur la scène. Le type nous demande, enfin de ce qu'on comprend, un "Mall" (centre commercial, super marché). Marie Charlotte pour être sûre de la question de notre nouveau personnage répète "un mall?" Et le type hoche affirmativement de la tête. Mais la personne de type masculine à notre droite ré-enchérit en demandant "el otro terminal de bus?" (y'en à 2 à Copiapo). Le mec bafouille et fait genre "si si". Bizarre tout de même qu'il passe du coq à l'âne mais bon, comme je vous l'ai dit, on a eu le temps de visiter plus ou moins la ville donc on lui indique gentiment la route. Le type s'en va. Jusque là tout va bien. Deux minutes après cette intervention inopinée je veux ranger mon stylo dans mon sac à mes pieds et BAM, plus de sac...! Faudrait rester poli mais enculé y'a plus mon sac! Je vérifie quand même correctement (on ne sais jamais, une déficience de la vision ou une bonne blague hein!) mais non, y'a plus rien. Un type a eu le culot de voler mon sac sous nos yeux, et fesses en l’occurrence, à 3m du mec de la sécurité. Ce gros °£¤*/# est surement un professionnel, qui a dû utiliser le type bizarre comme complice. Du coup, c'est le grand bad, on averti les mecs de la sécurité qui s'en trop se presser avertissent la police. Une demi heure après les Carabineros de Copiapo arrivent dans leur fourgonnette aux vitres protégées par des grilles . Ils nous interrogent sur le tas et comme il y avait mon passeport dans le sac on appelle l'ambassade. Celle-ci nous dit d'aller au commissariat pour faire la déposition et d'aller à Santiago où y'a l'ambassade et où deux solutions sont possibles : soit réussir à avoir un nouveau passeport, soit avoir un laissez passer pour rentrer en France. Là tout vas mal. De plus, comme le vol s'est passé vers 22h30 (à un quart d'heure de prendre notre bus), on est obligé de louper notre bus de 23h pour suivre les carabineros. On est donc obligé de changer d'horaire pour le lendemain à 5h45 (pas le choix) et de payer plus cher. Là on a vraiment les boules et on est vraiment dégoûté. Enfin, on a droit à un petit tour en voiture "Policia" pour aller au commissariat. Les mecs pas pressés et sans trop faire d'efforts pour parler mieux ou plus lentement espagnol (heureusement qu'on commence à bien comprendre et baragouiner espagnol!) prennent notre déposition. Ils notent que je suis un argentin de 23 ans (raté on leur a bien dit 22) sans domicile fixe au Chili! Pour vous dire q'on a vraiment les boules, dans mon sac y'avait : mon passeport, le netbook, mon blackberry, mon Ipod, mes ray-ban, le dictionnaire, mon carnet de voyage, ma gourde et un peu de sous...
Une fois la déposition finie, on demande forcément une copie du rapport pour les assurances et tout. Mais voilà, la loi d'ici veut qu'on ne peut avoir les rapports que sous 48h! Et comme on ne veut absolument pas rester 2 jours ici, on leur demande si cela est possible de le récupérer d'une autre façon. Ils nous répondent que dans un autre commissariat ou même par mail, il est possible d'avoir la copie et qu'on peut donc partir tranquille. En nous remettant une petite carte où sont inscrites les informations pour récupérer la copie du rapport se pose la question suivante : il est 1h du matin et où va t'on dormir? Les carabineros ont que des lits... dans les cellules! Dormir en cellule non merci et comme l'idée de parcourir la ville avec nos gros sacs ne nous aguiche pas du tout, on s'arrange avec les flics pour qu'ils appellent des auberges pour nous. Elles sont toutes complètes sauf une, à 300m du commissariat, mais elle coûte 21000$ (environ 25euros soit deux fois plus chere que d'habitude). Pas le choix, et puis tout vas mal! On refait un petit tour de voiture blindée. Et oui la police nous dépose devant l'auberge (à 300m hein). On termine cette super soirée, la rage au ventre, dans notre super grand lit bien cher pour dormir 4h car je le rappelle, le bus est a 5h45...!
Seb
Seb